Interview Pat Panik

Interview du guitariste rhytmique d’Instinct, PAT PANIK realisée en septembre 96 par Julia Opesal, Musical Sound Express

patpan

13:45 : J’ai speedé comme une dingue pour arriver enfin devant le highcornfield hotel de Chicago, la legende vivante du rock m’y attendait dans la suite royale reservée pour l’evenement. Dans ce hall d’entrée immense , je me dirige lentement vers l’ascenseur, l’estomac noué par le trac. Pendant la montée (au septieme ciel ? )je realisais que ma carriere journalistique allait atteindre son point culminant.
J’y suis ! une agreable melodie retentit au passage de ma main sur le bouton de la sonnerie, je retiens mon souffle, la porte s’ouvre… 20 ans d’histoire du rock se tenaient là debout devant moi. Pat m’invita a entrer et a m’installer sur le sofa avec lui…Vingt minutes plus tard, après avoir fait une demonstration de mes capacites linguistiques l’interview pouvait enfin commencer:

Julia Opesal : Dans quelles circonstances , pour quelles raisons a tu decidé de rejoindre Instinct ?

Pat Panik : il est vrai qu’après 28 albums solo, 162 lives officiels, 54 compils, 2albums concept, des collaborations avec Pink floyd, les Stones et autres Beatles et les refus de travailler avec genesis, deep purple et autres (drag)Queen j’ai ressenti un besoin naturel de me vider de tout ce business, de prendre un nouveau depart, Instinct s’est presenté et voilà…

J.O : L’accueil plutot reservé du public a la sortie de ton dernier album « Go away with your torpedo i’m still playing cluedo »n’a t’il pas influencé ton choix ?

P.P : Il s’est tout de meme vendu a 17 millions d’exemplaires en trois mois et le single extrait de l’album « Captain, have a drink while the ship is sink » est no 2 dans les charts Us.

J.O : C’est juste ! Mais des albums comme « Humbucking and fistfucking » ou « Resist and your mouth will touch my fist » se sont ecoulés a 450 millions et le single « shave my butt » est toujours no 1dans le hitparade tibetain !

P.P : Et bien , arriver a des performances similaires avec Instinct me semble être un challenge des plus exitants.

J.O : Utilise-tu toujours ta guitare triple manche?

P.P : Laquelle ? J’en possede deux.

J.O : Celle avec les manches de guitare, de mandoline et de violon.

P.P : Ah celle-ci ! Non, en fait ce n’etait pas un instrument très pratique a l’usage. Pour le violon, aucun probleme, mais dès qu’il s’agissait d’utiliser la guitare ou la mandoline, j’avais du mal a garder l’archet en bouche plus de trente secondes, et ça me genait enormement sur scène.

J.O : Bien-sur ! Participe-tu activement à l’écriture des morceaux dans Instinct ?

P.P : Oui, mais uniquement sur le plan musical, j’ai par exemple écrit la musique de « honneur et patrie » ou « flou ».

J.O : Hors-mis le fait que tu représentes une influence majeure dans la musique de ces 15 dernieres années, existe t’il également des styles de musique qui t’inspirent ?

P.P : Oui, certainement. En ecoutant attentivement « honneur et patrie », il en ressort, et surtout sur le refrain, une influence tres forte de l’oeuvre de Tumela Mela.

J.O : Tumela Mela ?…

20 nouvelles minutes s’ecoulerent, Pat avait fini de me la mettre, et l’interview continua.

J.O : euh Tumela ?

P.P : Mela ! C’est cela, un guerisseur du peuple Zoulou vivant au 19ieme siecle, il a crée de nombreuses oeuvres pour tam-tam retranscrites par Adam Krumsik un missionaire anglais. D’ailleurs plusieurs succés des « Tambours du Bronx » sont issu de l’oeuvre de Mela.

J.O : D’autres exemples ?

P.P : Eh bien…euh…oui, « les acteurs », pour l’ecriture du theme principal, je me suis inspiré des oeuvres pour lyre écrites pendant l’epoque romaine.

J.O : Rapportées par qui ?

P.P : Ce sont des enregistrements originaux découverts pendant des fouilles archeologiques en 1935.

J.O : Ah bon!…Que penses-tu de la scène rock actuelle ?

P.P : Franchement pas grand chose, il me semble très difficile de renouveler les genres, tout a été fait et refait.

J.O : Tes gouts musicaux ?

P.P : Très diversifiés, mais actuellement j’apprecie beaucoup les musiques de films et quelques groupes tels que Oasis et Ministry, Faith no more ainsi que Red hot chili pepper.

J.O : On dit que tu t’interesse de près aux arts plastiques, qu’en est il vraiment ?

P.P : C’est juste, j’ai effectué beaucoup de travaux avec des materiaux tel que le platre, j’aime travailler cette matière et ça me permet de me détendre, surtout au retour de mes tournées. J’ai d’ailleurs l’intention d’exposer mes oeuvres l’année prochaine dans le musée d’art moderne de Tokyo, j’ai actuellement realisé plus de 300 oeuvres à base de gypse et de ses derivés.

J.O : Impressionant !

P.P : Merci.

J.O : Pour en revenir a Instinct. Des rumeurs font état, d’une folie profonde dont souffrirait le chanteur, qu’en pense tu ?

P.P : Il est vrai que Joe a essayer récemment d’empoisonner tout les membres du groupe avec un breuvage infame qui a momentanement effacé toute capacité de resistance, nous plongeant dans une certaine torpeur. Personne ne sait vraiment ce qui c’est passé, mais curieusement le bassiste avait du mal a marcher droit et ressentais une douleur dans le bas du dos le lendemain… Mais de là à parler de folie !

J.O : Quels sont les projets actuels du groupe ?

P.P : La sortie d’un premier album, qui risque de devenir un double voire un double-double vu la richesse de nos compositions.

J.O : Reverra t’on Pat Panik en solo ?

P.P : Je travaille actuellement sur une symphonie pour harmonicas et violoncelles, mais je ne penses pas la publier, a moins que, peut-être en cadeau avec le premier cd d’instinct.

J.O : Je pense que le public sera très sensible à cela… L’experience de ton « green album » sera t’elle renouvelée avec Instinct ?

P.P : Tu veux dire venir en aide à des causes ecolos ou humanitaires ?

J.O : C’est cela ! Tu as tout de même recolté 350 millions de dollars grâce aux ventes du « green album » cela a permis de sauver de nombreux singes des pyrenées.

P.P : C’est vrai, la chanson « my sweet monkey » a contribué à ce fabuleux succès. Et bien je pense que les paroles de nos chansons sont très engagés, par exemple « L’homme uniforme » qui a pour but de recolter des fonds pour les veuves de CRS ou « En train » pour combler le deficit de la SNCF, Instinct est un groupe très engagé dans les grandes causes sociales de cette fin de siecle.

J.O : Et bien merci de m’avoir reçu, oh grand maître incontesté du rock, a bientôt pour la tournée mondiale d’Instinct.

P.P : Tchao baby.

Propos recueillit le 24 octobre 1996

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